Boxe professionnelle / Anthony Chapat / " Ma femme m'a poussé à revenir..."

Il porte encore les traces des coups reçus il y a quelques jours. Anthony Chapat a décidé de retourner à la salle de boxe Alfred-Meunier. Son break a duré trois mois. Le double champion de France de boxe professionnelle en catégories des poids mouche (50 kg) a retrouvé sa famille sportive. Sa décision d'arrêter la boxe aura été mal vécu au sein du club et de ses supporters. Le boxeur de l'USM Montargis, 24 ans en juin prochain, ne botte pas en touche : " Ma femme m'a poussé à revenir ". Aujourd'hui,  ce père de famille vient de créer sa propre société de coaching : AC Fitness. Anthony Chapat, le retour. Interview.

Anthony, vous aviez décidé de mettre une parenthèse à votre carrière de boxeur pour des raisons financières. Aujourd'hui, vous voilà de retour sur le terrain. Pourquoi ?

Ma décision était prise suite à la naissance de ma fille (Ndlr : Lilia est née en novembre dernier). Je n'avais plus de travail. Il fallait subvenir aux besoins de ma petite famille. Je ne voyais pas l'issue du chemin. Ça me semblait compliqué de poursuivre dans de pareilles conditions. J'avais donc décidé d'arrêter. Ensuite, ma femme a insisté pour que je reprenne du service. Elle m'a dit que ça serait dommage d'abandonner en si bon chemin. Il y a eu plusieurs échanges entre nous. J'ai fini par craquer.

Trois mois plus tard, vous êtes de retour à la salle. Quelle était la réaction de vos coéquipiers à l'USM Montargis ?

Ils étaient contents de me revoir à la salle. J'ai discuté avec toute l'équipe. Ça m'a fait beaucoup de bien de les retrouver. Très franchement !

Pendant votre arrêt ayant duré trois mois, que faisiez-vous ?

Sur le plan sportif, j'ai vécu un passage à vide ! Je suis resté chez moi à réfléchir quant à mon avenir. J'ai pesé le pour et le contre. Je m'occupais de ma petite famille. Je passais mes journées auprès de mes proches.

Votre retour à la salle s'inscrit-il dans la durée ?

Tout à fait. J'interviens deux fois par semaine (mardi et jeudi). Mon rôle est d'assurer un encadrement exclusivement lié à la boxe. Cela concerne les débutants jusqu'aux confirmés. Ça se passe super bien. L'ambiance est formidable.

Au sujet de votre carrière, est-ce envisageable de vous voir à nouveau sur les rings ?

Bien sûr. C'est même le but de mon retour. Je ne suis pas fini. Je veux encore gagner. Mon entourage m'a vraiment boosté. Je veux montrer de quoi je suis capable.

Quels sont vos objectifs à court, moyen et long terme ?

J'aimerais bien disputer un championnat d'Europe. J'en ai discuté avec Eric (Ndlr : Godey, son coach à l'USM Montargis). Je pense que l'on va traiter le sujet pour parvenir à monter le projet. Je veux goûter à un succès international.

Quel est votre réel niveau à l'échelle mondiale ?

En France, il n'y a pas beaucoup de boxeurs professionnels dans ma catégorie (mouche). C'est embêtant ! Mais j'ai tout de même gagné deux ceintures de champion de France. Ce n'est pas rien. Mondialement, J'estime que je ne suis pas très loin du niveau. Je veux le prouver.

Quel est votre rêve, aujourd'hui ?

Sportivement, c'est de regagner une autre ceinture. Il n'est d'ailleurs pas exclu que je fasse un autre championnat de France cette année. Mais que l'on me donne les moyens. Je rêve de disputer un championnat européen. Après, mon plus beau rêve est de voir ma famille heureuse, en bonne santé.

Restez-vous à l'USM Montargis ?

Oui. J'y reste. C'est ma deuxième famille. J'ai eu une proposition que j'ai refusée. Je ne veux pas également accepter un challenge au détriment de ma vie de famille qui représente tout pour moi.

Vous venez de créer votre propre société AC. Fitness. En quoi consiste-t-elle ?

Je me suis mis à mon compte depuis début mars. C'est une société de remise en forme, coaching personnalisé, perte de poids, footing, cardio boxing..etc..Je propose un suivi personnel aux clients et l'accompagnement pendant toute la séance. Je pourrai intervenir au sein des clubs sportifs, des collectivités locales ou en privé et chez des particuliers (voir coordonnées ci-dessous).

Quels sont vos regrets aujourd'hui dans la boxe ?

Je ne regrette rien. J'aurais dû faire du football pour mieux gagner ma vie (rires). La boxe, ça nourit pas mais ça fait grandir. Ma devise est claire : quoique vous puissiez faire ou rêvez de faire, commencez-le.

Comment va Anthony, aujourd'hui, après avoir vécu un passage à vide ?

Je vais mieux. La création de mon entreprise et la reprise à la salle m'ont redonné de la volonté, sauf que j'ai pris 10 kg (il pèse 60 kg). Je boxe à 50, 800 kg. Donc, je dois en perdre (sourires).

Wendy Vincent a été privée de la ceinture de championne de France professionnelle (poids plumes). Un commentaire ?

C'est incompréhensible ! Mais elle n'a pas perdu (match nul, à refaire). Je trouve que Wendy (ndlr : Vincent) a énormément progressé ces derniers mois. Elle est meilleure dans les enchaînements. Je suis content pour elle.

Christian M'Billi, votre ancien coéquipier, cartonne au Canada...

Oui, c'est génial ce qu'il est en train de réaliser. À mon avis, il ira loin. Je suis en contact permanent avec lui. On restera ses premiers supporters.

Pratique. Anthony Chapat. AC. Fitness : contactez-le au 06.32.96.97.13 ou par mail : tony45200@hotmail.fr