top of page
Rechercher

Football/ Paul Fernandes revient sur sa grave blessure/ " On m'a détruit pendant plusieurs mois "

  • Photo du rédacteur: Lyes Baloul
    Lyes Baloul
  • 14 avr. 2018
  • 3 min de lecture

Une semaine après avoir été gravement blessé, Paul Fernandes a accepté de revenir sur ce qu'il qualifie " d'acte de barbarie ". L'attaquant du FC Vallée de l'Ouanne souffre d'une double fracture ouverte du tibia-péroné ! Cette blessure a été contractée, samedi dernier, lors du match ayant opposé son équipe (2e, 36 points) à Fleury (3e, 34 points), en championnat de D2 départementale (poule A). Cet incidant a précipité l'arrêt de la partie au bout de 2 minutes de jeu. Cloué au lit, souffrant, abattu mais lucide, Paul Fernandes, 34 ans, gestionnaire de stocks dans une entreprise, est aujourd'hui un homme " bouleversé ". Depuis Courtenay, celui qui a inscrit une quinzaine de buts cette saison (championnat et Coupe) déclare : " Le foot, c'est fini. Ma vie ne sera plus jamais la même ". Exclusivité.






Paul, comment vous sentez-vous une semaine après cette blessure ?

(Silence)...J'ai connu des jours meilleurs. Je me sens très mal. Les douleurs sont atroces. C'est sans répit. ..


Que s'est-il réellement passé samedi soir sur le terrain de Fleury ?

Le match venait juste de commencer. J'avais l'impression que l'on avait seulement joué une minute et quelques secondes. Je voyais Vincent (Ndlr : Panto, son coéquipier au FCVO) s'échapper...Il y avait personne derrière moi. Mais au moment où je donnais le ballon, deux semelles arrivaient subitement vers moi. Un joueur de Feury s'est jeté sur moi. C'est arrivé en une fraction de seconde.


Vous êtes à terre, avez-vous perdu connaissance ?

Pas du tout. Je n'étais pas à l'agonie.  J'étais conscient. J'avais juste senti ma jambe s'engourdir. Mais tout de suite j'ai compris que c'était fini pour moi. En me relevant la têtetête, je voyais des os qui transperçaient la chaussette. C'était impressionnant ! Je sentais comme si on me serrait la cheville. Mes coéquipiers arrivaient vers moi. Je voyais qu'ils étaient choqués et stupéfaits. Que voulez-vous que je vous dise...(silence).


Ensuite...

Les pompiers sont arrivés au bout de 15 minutes. Ils m'ont donné les premiers soins. Puis, vu la gravité de la blessure, ils ont fait venir le SAMU. On voulait m'endormir. J'ai demandé à Vincent (Panto) et à Kévin (Madiot, un autre coéquipier) de ne pas me laisser tout seul à l'hôpital de La Source (Orléans).  Je me suis réveillé à minuit. Je suis tombé sur une jambe explosée, balafrée. Vincent et Kévin étaient là. Ils m'ont dit que j'étais à l'hôpital. Ils ne faisaient que me regarder. Je voyais leur tristesse. Les médecinsmédecins m'ont remis la jambe (droite) en place. On m'a annoncé que j'allais êtreêtre opéré le lendemain (dimanche). 


L'opération s'est-elle bien déroulée ?

Oui. Je me suis fais opérer à 11 heures. Les médecins m'avaient expliqué la nature de ma blessure et le mode de l'opération auquel j'allais être soumis. J'ai par contre demandé que l'on ne m'endorme pas entièrement. J'avais la peur de ne pas me réveiller. L'opération s'est achevée à 14 heures. J'ai regagné ma chambre. Il y avait mes parents, ma femme et mes frères.


Quelle était leur réaction ?

Mes frères étaient forcément en colère. Mes parents et ma femme avaient presque les .. Qularmes aux yeux. On se regardait...


Aujourd'hui, vous êtes un homme abattu, n'est-ce pas ?

Je suis extrêmement bouleversé. On a handicapé ma vie et celle de ma famille pendant plusieurs mois. Mentalement, c'est très compliqué. Mais j'évite de craquer.


Quelle est la durée de votre indisponibilité ?

J'en ai, en moyenne, pour six mois. C'est long, mais je n'ai malheureusement pas le choix. Je dois vivre et faire avec.


Que ressentez-vous aujourd'hui ? De la colère ?

C'est plutôt de l'incompréhension. Je ne comprends pas l'utilité du geste du joueur. C'est vraiment un acte de barbarie. Le plus choquant est que le gars ne s'est même pas excusé quand j'étais à terre. Il m'a juste envoyé un texto lorsque je me trouvais à l'hôpital ! Était-il remonté à bloc vu l'enjeu du match ? En tout cas, je pense que si ce n'était pas moi, cela aurait été quelqu'un d'autre. J'ai trouvé qu'il y avait de la méchanceté dans son geste. Je lui en veux car il a détruit ma vie pendant des mois...


Vous avez 34 ans, vous êtes forfait pendant plusieurs mois, quelle sera la suite de votre carrière sportive ?

Le foot, c'est fini. J'aurai peur de reprendre. Avant de signer au FCVO (l'été dernier), je voulais lancer un dernier défi avant d'arrêter. Je suis un amoureux de ce sport. Mais aujourd'hui, je suis cassé ! Je ne pourrai jamais retrouver de la confiance sur les terrains. Je voulais finir correctement ma saison. Je suis dégoûté !


On vous laisse le soin de conclure...

Que voulez-vous que je vous dise. J'ai ma famille, mes proches, mes amis, mon club et les joueurs du district qui m'ont beaucoup soutenu. Je tiens à les remercier. On doit prendre plaisir sur le terrain. Ce n'est que du sport. Mais aujourd'hui, je constate autre chose. C'est frustrant...


 
 
 

Posts récents

Voir tout

Comments


Titre 1l

Join my mailing list

© 2023 by The Book Lover. Proudly created with Wix.com

bottom of page