" Invités du jeudi "/ Claude et Marie-Thérèse Jolly / " Le bénévolat ? On est né pour ça..."
- Lyes Baloul
- 5 avr. 2018
- 4 min de lecture
Claude et Marie-Thérèse Jolly. L'un est âgé de 80 ans, l'autre 78 ans. Mariés depuis plus de cinq décennies. Ce couple ne se laisse pas influencer par l'âge. Ces deux Montargois, parents d'un seul fils, Thierry Jolly, membre de la famille de l'escrime à l'USM Montargis, partagent une passion fondamentale : le bénévolat. Grands amoureux du terrain, passionnés du sport, Claude et Marie-Thérèse Jolly respectivement président et trésorière à l'USM Montargis cyclotourisme nous livrent leur recette pour rester " jeune ". Sur le chemin d'un tandem harmonieux. Entretien.
Les années passent mais la passion pour le sport reste...Entre vous et les terrains, c'est une histoire infinie, n'est-ce pas ?
Claude Jolly : C'est notre vie. On est né dans le sport. On aime ce que l'on fait. Oui, l'histoire risque de durer un peu plus longtemps (sourires).
Marie-Thérèse Jolly : Je dirais même que l'on est né pour le bénévolat. Le sport a toujours été une passion fondamentale dans notre vie. Je pense qu'elle le restera encore durant quelques années.
À quand remontent vos premiers pas dans le milieu sportif ?
C.J : Je suis né à Chantecoq en 1938. J'ai commencé à jouer au football à Chuelles. Je suis ensuite passé par Courtenay avant d'arriver à l'USM Montargis. J'ai vécu quelques années avec la réserve tout en étant encadrant au club.
M-T.J : Je suis arrivée à l'USM Montargis football grâce à Thierry (son fils). On l'avait inscrit en pupilles. Donc, j'ai intégré la famille bénévole de ce club. Je préparais les goûters et les repas pour les jeunes. J'étais impliquée dans la vie sportive de l'USMM.
Ensuite...
C.J : Je me suis retrouvé blessé en seniors, j'ai donc décidé d'arrêter de jouer. J'avais 38 ans. Je faisais le métier de chauffeur routier. J'ai pris en main l'équipe 3 de l'USMM et les juniors pour remporter le championnat de la région Centre.
M-T.J : J'ai continué à suivre le chemin de Claude (Jolly, son mari : ndlr) et celui de Thierry (son fils). On vivait presque que pour le football. J'exerçais le métier de greffière en chef. J'avais des comptes à rendre sur le plan professionnel. Mais je donnais beaucoup de mon temps pour le sport.
Mais vous décidé de quitter le football pour un autre sport...
C.J : Oui, on a créé le club cyclotourisme de l'USM Montargis en 1976. Je faisais partie de l'équipe fondatrice de cette structure. Je suivais le vélo. J'aimais ce sport. Avec mes coéquipiers, on s'est dit pourquoi pas mettre au monde un club pour honorer les couleurs de l'USMM. L'idée a vite pris forme. Et on a fini par mettre en route la machine. Aujourd'hui, j'ai une très forte pensée pour Bernard Fournier (décédé il y a quelques mois). Il était parmi les fondateurs principaux du club.
M-T.J : L'idée était super bien accueillie au sein de la famille. C'était donc un autre monde à découvrir.
Quels rôles occupiez-vous, dès le départ, au sein de l'USM Montargis cyclotourisme ?
C.J : J'ai été choisi pour prendre la présidence à la deuxième année de la création du club jusqu'à nos jours.
M-T.J : Je m'occupais de la trésorerie depuis la naissance du club. Bernard Fournier a ensuite assuré cette tâche. Après son décès, j'ai repris ce rôle.
Les succès arrivent rapidement au sein du club...
C.J : Oui ! On a créé le challenge régional de Montargis. Sur les années 1989, 1997 et 2000, on a pu réunir 800 participants. On a mis en place " la randonnée gâtinaise " et le VTT dans les années 90. Viendra ensuite " la Montargoise ". Personnellement, j'ai participé à quatre Paris-Brest-Paris (course cycliste), à un Paris-Nice et à neuf diagonales.
M-T.J : J'ai rejoint le comité directeur départemental de cyclotourisme en qualité de secrétaire-adjointe. Je m'occupais également de la trésorerie à l'USMM omnisports. Puis, le club d'escrime de Montargis, où ma petite-fille (Margot) était inscrite, m'a proposé de gérer la trésorerie. J'ai accepté de donner un coup de main. J'y suis restée jusqu'en 2017. Avec Claude, on accompagnait le club lors des déplacements. On a vécu une expérience humaine exceptionnelle.
Parallèlement, il fallait être à fond avec le club de cyclotourisme. Comment aviez-vous pu vous en sortir ?
C.J : Le seul vecteur reste la passion. Il faut déjà aimer pour pouvoir faire. Quand on est sur le terrain, on s'oublie. On ne pense qu'à faire son devoir de sportif et pour son entourage sportif. La volonté est importante mais il faudra aussi mettre du cœur à l'ouvrage. Dans ce monde de bénévolat, on ne peut pas compter les heures. On ne se pose plus de questions.
M-T.J : L'organisation des compétitions demande beaucoup d'énergie. C'est un engagement moral à respecter. Parfois, avec Claude, on se croisait à la maison tellement que nos plannings respectifs étaient chargés. Mais c'était une période agréable à vivre.
Aujourd'hui, vous faites toujours partie de l'USMM cyclotourisme. Des regrets, dans votre vie sportive ?
C.J : Pas du tout. On a vécu de très bons souvenirs. On a connu des voyages, des moments de joie et parfois des difficultés. Mais cela fait partie de la vie d'un sportif. On a aquis de l'expérience. Je mets une croix aux mauvais souvenirs (sourires).
M-T.J : Si c'était à refaire, je me ferais une joie de recommencer. Tout en insistant sur la formation des jeunes.
La retraite sportive n'est pas pour demain, n'est-ce pas ?
C.J : On n'y pense même pas. On est à fond avec l'USMM cyclotourisme. On vit dans ce club. Sur le terrain, je continue à faire mes 3 voire 4 sorties VTT par semaine. J'arrive à faire 200 km sur route et les randonnées.
M-T.J : Moi, c'est 10 à 20 km de marche par semaine. À cela s'ajoutent également les randonnées.
Vous êtes médaillés d'argent du ministère de la jeunesse et des sports. Une fierté ?
C.J : C'est plutôt un sentiment d'honneur à l'égard de notre investissement sur les terrains.
M-T.J : Ça fait du bien d'avoir été récompensés. Mais l'avenir sportif local doit être préparé par les jeunes. C'est à eux de prendre le relais pour que le bénévolat durera longtemps. Il faudra que ces bénévoles soient mis en avant. Ça manque de reconnaissance !

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